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SAFE

Le projet SAFE s’intéresse à la dispersion par les eaux de surface, des fibres pathogènes issues des occurrences naturelles de minéraux asbestiformes (Naturally occurring asbestos, NOA). Si de nombreux travaux scientifiques s’intéressent depuis plusieurs décennies aux capacités d’émission de fibres dans les aérosols libérés par des affleurements d’amiantes ou de minéraux asbestiformes, à ce jour peu de recherches concernent leur dispersion par les eaux de surface. Or, comme pour tout affleurement géologique, les NOA sont soumises aux lessivages par les eaux de pluie qui favorisent le transport des particules sédimentaires par ruissellements jusqu’aux cours d’eau. Ce transport est susceptible de favoriser la sédimentation de fibres pathogènes à des distances plus ou moins importantes de l’affleurement initial, créant ainsi de nouvelles sources potentielles d’aérosols contenant des fibres pathogènes. Ces fibres pourraient également entrer dans la composition des matières en suspension transportées par les cours d’eau, et parfois, infiltrées dans les captages des eaux de consommation, notamment lors de forts évènements pluvieux. Dans le cadre de la prévention des risques sanitaires associés à l’exposition aux fibres d’amiantes, la caractérisation de l’impact des transports par les eaux douces sur les capacités d’émission des fibres pathogènes apparaît nécessaire. Le projet SAFE propose ainsi d’apporter un certain nombre d’informations inédites sur le sujet. 

 

Amiante
Exemple d'un minéral asbestiforme : l'amiante

 

 

Projet en partenariat avec : CNRS, Ifremer, Institute of Geosciences and Earth Resources Turin, Université de Turin

Organisme porteur du projet

Christine Laporte-Magoni

Responsable scientifique
Equipe de recherche / laboratoire

ISEA

Mail
christine.laporte@unc.nc
Téléphone
290212
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UNC
Date de début projet
mai 2021
Date (estimée) de fin de projet
décembre 2022
Accordéon

Les affleurements de minéraux asbestiformes exposent les populations à des risques sanitaires importants. Les sollicitations mécaniques naturelles (érosion, lessivages) ou anthropiques (exploitation minière, carrières, travaux routiers, aménagements…) favorisent le fractionnement des minéraux de type amiante et la dispersion dans l’environnement de fibres et fibrilles susceptibles de déclencher des pathologies graves lorsqu’elles pénètrent dans les organismes (cancers du poumon, mésothéliome…). Les risques liés à l’exposition aux émissions environnementales de fibres demeurent cependant encore peu contraints. Les protocoles indispensables pour lier la probabilité d’exposition (occurrence/ émissivité) et l’impact sanitaire associé (tests toxicologiques in vitro et in vivo) demeurent à définir pour mieux évaluer et gérer le risque.

Les modalités d’exposition aux fibres et particules minérales allongées sont diversifiées. Les recherches sur les occurrences naturelles d’amiante (NOA) focalisent leurs travaux sur les expositions par dispersions des aérosols contaminés. De la même façon, les études sanitaires se concentrent majoritairement sur les pathologies liées aux inhalations des fibres. Cependant, comme toute particule minérale, les fibres présentes à l’affleurement sont susceptibles d’être érodées, puis transportées au cours du ruissellement pour s’infiltrer dans les nappes profondes ou contribuer aux matières en suspension des cours d’eau. L’eau est un agent de transport qui peut disperser les particules sur de très longues distances et générer ainsi, après dépôt, de nouveaux affleurements d’asbestes. Si un affleurement rocheux révèle facilement la présence de minéraux asbestiformes aux yeux des géologues ou des personnes formées, la masse de sédiments transportés peut dissimiler la présence de fibres aisément mobilisables dans les zones de dépôts sédimentaires. Une meilleure évaluation du risque sanitaire lié à la présence d’occurrences naturelles de minéraux asbestiformes requiert de tenir compte de la contribution du transport par les eaux douces sur l’exposition des populations aux fibres pathogènes.

L’île de la grande terre calédonienne intègre des terrains potentiellement amiantifères sur plus de la moitié de sa superficie. L’exposition aux occurrences naturelles d’asbestes est un problème de santé publique majeur sur le territoire. La présence de minéraux asbestiformes, non reconnus comme amiante mais présentant des effets toxiques ainsi que l’augmentation potentielle de la capacité de libération des fibres et fibrilles pathogènes sous l’influence du climat tropical, concourent à accroître le risque sanitaire encouru par les populations calédoniennes. Dans le cadre d’une meilleure prévention du risque sanitaire lié aux NOA, il apparaît donc important de comprendre la capacité de dispersion des fibres par les eaux douces à travers l’exemple de la Nouvelle-Calédonie.

Le projet SAFE est fortement pluridisciplinaire, comme le démontre le consortium scientifique du projet. La partie terrain repose sous la responsabilité des géologues de l’équipe. Il s’agit de garder au travers de l’échantillonnage, limité en quantité, une représentativité suffisante des affleurements de minéraux asbestiformes et des sédiments transportés par les eaux douces. Les prélèvements concerneront essentiellement les eaux de surface et les sédiments. Quelques prélèvements des eaux de consommation en période de forte crue seront également réalisés. Les missions d’échantillonnages et les analyses géochimiques seront autant que faire se peut capitalisées avec le projet ECOMINE, porté par Hugues Lemonnier (CRESICA, au fil de l’eau). Le projet SAFE reposera donc principalement sur l’échantillonnage de bassins versants sur substrat ultrabasique, sous influence d’activité minière actuelle ou passée. Ce choix est également cohérent avec l’expertise acquise par le consortium scientifique du projet SAFE dont les membres ont participé aux projets antérieurs du CRESICA (SEARSE) et du CNRT (Amiante et Bonnes Pratiques, DYNAMINE). Les membres du consortium du projet SAFE collaborent également à un projet financé par le gouvernement italien dont l’objectif est, entre autre, de développer une méthodologie d’évaluation du risque sanitaire lié à la présence de NOA, à partir de l’affleurement. Le projet SAFE pourra s’alimenter des résultats acquis au cours du programme italien sur le site minier calédonien de la Tontouta.

Le projet SAFE est fortement pluridisciplinaire, comme le démontre le consortium scientifique du projet. La partie terrain repose sous la responsabilité des géologues de l’équipe. Il s’agit de garder au travers de l’échantillonnage, limité en quantité, une représentativité suffisante des affleurements de minéraux asbestiformes et des sédiments transportés par les eaux douces. Les prélèvements concerneront essentiellement les eaux de surface et les sédiments. Quelques prélèvements des eaux de consommation en période de forte crue seront également réalisés. Les missions d’échantillonnages et les analyses géochimiques seront autant que faire se peut capitalisées avec le projet ECOMINE, porté par Hugues Lemonnier (CRESICA, au fil de l’eau). Le projet SAFE reposera donc principalement sur l’échantillonnage de bassins versants sur substrat ultrabasique, sous influence d’activité minière actuelle ou passée. Ce choix est également cohérent avec l’expertise acquise par le consortium scientifique du projet SAFE dont les membres ont participé aux projets antérieurs du CRESICA (SEARSE) et du CNRT (Amiante et Bonnes Pratiques, DYNAMINE). Les membres du consortium du projet SAFE collaborent également à un projet financé par le gouvernement italien dont l’objectif est, entre autre, de développer une méthodologie d’évaluation du risque sanitaire lié à la présence de NOA, à partir de l’affleurement. Le projet SAFE pourra s’alimenter des résultats acquis au cours du programme italien sur le site minier calédonien de la Tontouta.

Un continuum sera réalisé de l’amont vers l’aval du cours d’eau pour acquérir une première évaluation de la capacité de dispersion par l’eau douce. Le projet SAFE apportera des premiers éléments de réponse mais qui devront être confortés par la suite, le nombre d’échantillons ne pouvant être démultipliés dans le cadre des appels à projet au fils de l’eau du CRESICA. 

Le 29 août 2023, le CRESICA organisait le séminaire de restitution "Au fil de l'eau" qui a permis de présenter les résultats du projet.

 Brochure: "Des projets de recherche sur la thématique de l'eau en Nouvelle-Calédonie."

Visionnez la présentation faite lors du séminaire grâce à la vidéo du projet SAFE par C.Laporte-Magoni

Rapport final : projet SAFE

Statut du projet
Projets achevés